Inspiré de « Sous
la protection du sureau » de Bernard Bertrand, collection Le Compagnon
végétal.
On
ne peut pas quitter le mois de mai sans parler du sureau noir. Sa floraison, en
fonction de son exposition, peut encore s’étaler sur le mois de juin.
Le
sujet est si vaste que l’on ne pourra en effleurer que quelques facettes.
Ne
pas le confondre avec ses « cousins »
Il
ne faut pas le confondre avec le sureau
rouge et surtout pas avec le sureau hièble ou yèble (S. ebulus L.), plante
herbacée qui n’a pas les mêmes propriétés et qui peut être toxique. Les fruits
du sureau noir sont retombants alors que ceux de l’hièble présentent un port
érigé.
Si
vous n’êtes pas sûr de vous, attendez la récolte pour repérer les bons
spécimens afin de les utiliser l’année suivante.
Le
sureau noir est un pur don de la nature. C’est une plante "pionnier", capable de
coloniser rapidement tout espace laissé disponible. Elle se contente de peu,
mais peut exploser dans un milieu riche.
Son
écorce, lisse et verte la 1ère année, devient ensuite rugueuse et
crevassée. Ses tiges creuses renferment une moelle blanche. Ses feuilles vert sombre
et mates, opposées et pennées, sont constituées de 5 à 7 folioles en général,
finement dentelés et dégagent une forte odeur caractéristique.
Ses
fleurs blanches, légèrement crème, exhalent une odeur douce et intense qui justifie
son appellation de « vanille du pauvre ». Elles apparaissent sous
forme d’inflorescence, en forme de pomme d’arrosoir, de 12 à 20 cm de diamètre
et d’environ 500 fleurs chacune.
Les
fruits sont des baies sphériques. Ils deviennent rouge violacé puis noirs
quand ils sont mûrs. Leur goût est agréable.
Il est prisé de
longue date par les hommes
Arbuste
mythique, le sureau côtoie l’homme depuis toujours. De nombreux contes,
légendes, histoires, croyances, dictons ont traversé les millénaires.
Il
a été utilisé sous toutes ses formes : tiges, feuilles, fleurs, fruits,
dans de nombreux domaines.
Actuellement,
ses produits dérivés sont davantage commercialisés dans certains pays d’Europe,
où il est reconnu comme arbre fruitier, qu’en France. Chez nous, quelques producteurs
bio se lancent sur le créneau sirop et vin mousseux.
Les
fruits sont aussi récoltés pour fournir des colorants alimentaires ; ils
produisent de l’encre dont la couleur varie du bleu au violet.
De
par toutes ses qualités, il a la place belle dan les haies, au jardin comme au
champ, les oiseaux et les insectes ne me démentiront pas.
Un large éventail
d’utilisations
En
musique, le cœur
tendre des branches de sureau peut facilement être évidé, ce qui les prédispose
à la fabrication d’instruments à vent rudimentaires : sifflets, fifres ou
mirlitons…
Au
jardin, le purin de
sureau fait merveille dans la chasse aux mulots, aux taupes et contre les
chenilles et les pucerons… De même, les feuilles de sureau accélèrent la
décomposition du compost
Côté
médecine, en
homéopathie, en infusion, en décoction, en sirop, le sureau présente de grandes
vertus anti-inflammatoires et facilite l’élimination urinaire.
Pour
les usages alimentaires, les fleurs et les baies sont comestibles, que
ce soit en confitures, gelées, beignets, tartes et pâtisseries fines,
entremets, vins fins, liqueurs, sirops, limonades, « champagne » de
sureau, eau de vie… Des dizaines de recettes avec des centaines de variantes
traversent le temps !
Récolter au bon
moment
Les fleurs se récoltent en mai-juin, de préférence le matin par journées
ensoleillées.
Fraiches,
elles s’utilisent le jour-même ; séchées, elles se conservent plusieurs
mois dans un endroit frais et sec. Le séchage s’effectue à l’ombre, dans un
local bien aéré. Quand on garde les fleurs dans une préparation, il faut
retirer tout le vert.
Les
fruits sont à consommer bien mûrs (verts, ils sont purgatifs !)
après égrenage manuellement des grappes et triage des grains. Leur conservation
est délicate, il faut les transformer dans les 24 h ; les baies bien mûres
ne contiennent pas assez de pectine. En revanche, ils se congèlent
parfaitement, à plat.
Gelées,
coulis, sirops et fruits au sirop sont utilisés dans de nombreux desserts.
Quelques recettes
L’éventail
est large :
- Vin
de sureau
- Gelée
de sureau- Fruits au sirop
- Glace au sureau
- Vinaigre surard et vinaigre au yaourt
- Sirop contre la toux
- Purin de sureau
Nous
en publierons quelques unes séparément
Collaboration photographique de Janine
Collaboration photographique de Janine
Sureau noir, sureau rouge...
RépondreSupprimerLeur nom fait référence à la couleur de leurs fruits (baies) arrivés à maturité.
Et pour ne rien arranger, quand les fruits du sureau noir rougissent, c'est qu'ils sont encore verts !!! A ce stade, ils sont vénéneux. Il y a donc intérêt à ne pas les confondre avec les fruits mûrs rouges de son cousin.
Les baies du sureau noir, comme les fleurs, sont groupées en ombelles lâches alors que celles du sureau rouge forment une grappe serrée, ce qui lui vaut, d'ailleurs, le nom de "sureau à grappes".
Message d'alerte!
RépondreSupprimerLe sureau est en fin de floraison....
Vite à vos paniers et cherchez les endroits les moins bien exposés